dimanche 24 août 2014

Thierry Berlanda, l'interview (2)


Aujourd'hui, c'est Thierry Berlanda qui revient sur le blog pour nous parler de son nouveau roman "Tempête sur Nogales". J'avais déjà reçu Thierry il y a quelques mois lors de la sortie de "L'insigne du boiteux" et nous avons décidé de réitérer l'expérience.

Nous allons commencer comme d'habitude avec quelques liens vers:
(Un clic sur l'image vous mènera vers mon avis)

(Un clic sur l'image vous mènera vers la première interview)

Isa: Bonjour Thierry, tout d’abord, je tiens à te remercier d’accepter de répondre à cette interview. Certains ont déjà eu l’occasion de te découvrir il y a quelques temps sur le blog mais nous allons faire un petit rappel. Pourrais-tu te  présenter en quelques mots  à nos lecteurs ?
Je suis d’abord un type qui écrit des romans, environ un tous les 2 ans, bien que j’accélère beaucoup ces temps-ci. J’écris aussi de la philosophie (essais, conférences, articles, publiés un peu partout). Et puis je fais aussi des chansons. Si j’étais privé d’un de mes trois modes d’expression, je serais malheureux. Et donc, comme rien ni personne ne m’en prive, je suis heureux.

Isa: Nous allons parler principalement de ton nouveau roman « Tempête sur Nogales », peux-tu nous expliquer un peu ton parcours et d’où te sont venues les idées ?
Pour ce roman, ça a été différent que pour la plupart des autres. Je ne suis pas parti d’une idée, mais d’une… couleur, comme un peintre. J’avais envie de travailler cette pâte, cette matière très particulière qu’est la frontière de l’Arizona, en tout cas telle que je l’imaginais quand j’étais adolescent. Toute cette mythologie, ces images qui à l’époque se sont imposées à moi, ont fourni au récit son cadre assez western. Mais le contenu du récit, lui,  n’est pas du tout celui d’un western classique, héroïque et édifiant. A vrai dire, c’est même complètement le contraire.

Isa: Les personnages ont tous des personnalités assez différentes peux-tu nous les présenter en quelques mots ?
Le narrateur, que tout le monde appelle « le gosse », est un paumé intégral, ivre toute la journée et à qui il n’arrive que des tuiles. Il aime comme un fou une fille étonnante, une chanteuse débarquée d’on ne sait où, ni pourquoi, qui est devenue la patronne d’un snack installé sur le bord d’une route où passent des camions toute la journée. Et il a un ami à la vie à la mort, Holly, qui veille sur lui et le défend en cas de coup dur. Ce sont les principaux protagonistes de cette histoire au cours de laquelle on s’aperçoit que le dessous des cartes est assez différent de ce qu’on pourrait penser au premier abord. Ajoutez une bande de types pas du tout recommandables, et puis aussi une vieille indienne, Magg, la dernière de son peuple. Vous les mettez tous dans un shaker, vous secouez, et ça finit par exploser.

Isa: Et si tu devais t’identifier à l’un deux, lequel serait-ce ?
Comme toujours, je suis sans doute un peu dans tous les personnages. En tout cas, je me suis mis dans la peau du Gosse, puisqu’il est le narrateur, bien que contrairement à lui, je n’ai pas bu dans toute ma vie ce que lui peut boire en une seule journée.

Isa: Maintenant que nous avons parlé de ton roman, pourrais-tu un peu nous parler de tes futurs projets ?
Je suis en train de rédiger le second volet de l’Insigne du boiteux, le roman sorti au printemps chez La Bourdonnaye. Je suis évidemment très heureux du succès rencontré par ce thriller, qui m’a conforté dans mon désir d’aller plus loin, en développant davantage mes personnages. Mes autres projets sont de nature plus philosophique (des articles, des conférences). J’assume complètement cet éclectisme. D’ailleurs, j’aimerais bien aussi enregistrer de nouvelles chansons, l’année prochaine. Et puis j’ai écrit quelque chose qui doit sortir avant Noël dans la collection Pulp, toujours chez La Bourdonnaye, et que je dois encore peaufiner. 

Isa: Pour continuer, je te donne l’opportunité de donner envie aux lecteurs qui ne te connaissent pas de découvrir ton bouquin. C’est à toi de jouer pour un petit instant pub.
Merci Isabelle, mais tu parles bien mieux que moi de mes bouquins, tu sais. Disons que je voulais mettre en scène l’amour absolu du Gosse pour cette chanteuse énigmatique, un amour tellement inconditionnel qu’il ne tient pas compte des lois humaines les plus communément admises, parce qu’il est à lui-même sa propre loi. Quelque chose d’absolu, mais dans un contexte délabré, effondré, hyper malsain. C’est ça, mon pari.

Isa: Pour terminer te prêterais-tu au jeu de te mettre à la place de « Gosse » et  de répondre à un petit portrait chinois réalisé par mes soins ? Dis-nous qui il serait, s’il était :
C’est excitant comme tout !
  • Un personnage de BD ? Peut-être un personnage de Sokal.
  • Un poète ? François Villon
  • Un personnage de dessin animé ? Je suis obligé de tricher (c’est encore plus excitant). Je dirais Huckleberry Finn. Il doit bien en exister une version en dessin animé. En tout cas, ce serait une bonne idée d’en faire une.
  • Un chanteur ? Jeff Buckley
  • Une chanson? Desolation row, de Bob Dylan.
  • Un film ? Des souris et des hommes, tiré du roman de Steinbeck
  • Une série ? La série noire !
  • Un animal ? La proie d’un chasseur
  • Un endroit ? Nogales, Arizona.

Isa: Je te remercie d’avoir pris le temps de répondre à ces questions. Un mot de la fin peut-être ?
Je suis convaincu que toute « l’intermédiation culturelle », toute l’institution éditoriale classique, est par terre et que donc, et ce sera de plus en plus vrai, tout se passe aujourd’hui directement entre les livres et leurs lecteurs. Toi, Isabelle, et d’autres qui se battent pour leur passion des livres, vous êtes donc devenus des personnages importants de la nouvelle grande aventure littéraire. C’est une responsabilité, mais c’est aussi une chance.

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