dimanche 15 décembre 2013

Thiébault de Saint Amand se dévoile

Aujourd'hui, c'est Thiébault De Saint Amand qui me fait l'honneur de se dévoiler sur le blog. J'ai découvert cet auteur avec son premier mandat des dessous (en dentelle) de l'Elysée, une série à laquelle je suis devenue accro. D'ailleurs pour la petite info, le cinquième mandat sort aujourd'hui.
Comme d'habitude, je vous propose quelques liens avant de démarrer l'interview:
(Un clic sur l'image vous mènera vers mon avis concernant le roman)

Isa: Bonjour Thiébault, tout d’abord, je tiens à vous remercier d’accepter de répondre à cette interview. Avant de parler de vos romans et de vos projets, nous allons parler un peu de vous. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Bonjour, Isabelle ! C’est moi qui vous remercie de me donner l’occasion de passer quelques instants avec vous. En Belgique, en plus, je retrouve mon Hainaut natal, côté Français. La première question est toujours la plus difficile, surtout quand il faut parler de soi. J’ai la quarantaine non tassée, mais bien empilée, et, depuis peu, à côté de la vie classique de tout à chacun, alliant un moyen de transport, un travail et un lit Ikéa, j’écris des histoires.

Isa: D’où vous est venue cette envie d’écrire ?
Comme Colombo, je vous répondrai : « C’est ma femme ! ». Il a suffi que je rencontre Benoît de la Bourdonnaye et les choses se sont formalisées en ce sens. Sinon, le premier grand projet d’écriture remonte à vingt-trois ans. J’avais passé un entretien d’embauche chez la Redoute pour devenir concepteur d’articles de présentation de vêtements. Déjà la dentelle !

Isa: Avez-vous un genre de littérature, un auteur et un roman de prédilection ?
Je suis un grand amateur. Pas un grand amateur « de », mais un amateur tout court. Je suis capable de tout lire, de tout aimer et quand je n’aime pas, j’oublie même de détester, car je me dis que j’y reviendrai un jour.
 
Isa:   Bien maintenant, parlons de ce cher Phil Mazelot. Si vous deviez vous identifier à un personnage de ce bouquin, lequel serait-ce ?
Moutiers ! Le gars qui paraît être le plus capé du lot, commissaire au Quai, et qui est, en réalité, le plus couillon de l’histoire. Je l’adore. Il est touchant par ses faiblesses et il fait rire par ses convictions. Un vrai homme à femmes. Enfin, surtout de la sienne, car avec les autres...

Isa: Pouvez-vous nous raconter un peu votre parcours et d’où vous sont venues les idées pour ce premier tome ?
Le goût des années 30 m’est venu grâce à un homme que j’ai rencontré dans ma jeunesse et qui avait 15 ans, justement, durant cette période. Dans sa grande maison du Nord de la France, il recevait le gratin politique local, et parfois national, dans une ambiance jazzy et en pingouin. Il me fascinait, littéralement, et je n’ai jamais eu l’occasion de le lui dire. Quand Benoît m’a offert la chance d’être publié, j’ai d’abord foncé sur Phil Mazelot! Plus nous avançons dans le temps et plus mes choix résonnent, malheureusement. Nous vivons actuellement dans un populisme latent, où la moindre étincelle peut porter un coup fatal à notre modèle de société. Il n’est pas parfait, mais il a une histoire profonde et ne repose pas uniquement sur des chimères douloureuses.

Isa:   Maintenant, si nous parlions de ce cher président et de ses dessous en (dentelle) », à quel personnage vous identifieriez-vous ?
Bernie, à coup sûr. Mon huissier de service, la vieille charnière Élyséenne, le dégondeur de la République ! J’en ai fait l’homme indispensable du Palais, tellement vieux que l’on ne sait plus combien de Présidents l’ont connu. Il est indispensable à la continuité de l’État. L’homme de l’ombre, quelle chance !

Isa:   Et comme pour le premier roman pouvez-vous nous expliquer un peu votre parcours et d’où vous sont venues les idées ?
En fait, je me suis rendu compte que dans mon roman de souvenirs, « Autonécrographie, positive ! », qui paraîtra bientôt, j’avais tracé, sans le savoir, tout le parcours. Je suis issu d’un milieu modeste, ouvrier d’un côté et en bourgeoisie « rétropédalante » pour l’autre branche. Un concours de circonstances m’a fait côtoyer un autre monde. Après, je n’ai plus arrêté. J’ai toujours suivi l’actu politique, j’ai écrit pour des cercles, parfois pour des « ventrus de la Chambre », comme dirait Phil, en mal d’inspiration ! Toujours dans l’ombre, en amateur éclairé. Les femmes et les hommes politiques, comme tous les grands artistes de stand up, ont besoin d’éclairages novateurs et d’être aussi, souvent, bousculés dans leurs propres convictions. J’ai décidé d’arrêter tout cela depuis peu. J’en avais fait le tour. Vingt ans, ça suffit !

Isa:  Maintenant que nous avons parlé de vous et de vos romans, pourriez-vous un peu nous parler de vos futurs projets ?
« Les dessous (en dentelle) de l’Élysée » s’achèveront le 1er janvier prochain, chez les Ed. La Bourdonnaye et je suis surpris par les retours très positifs ! C’est toujours sympa. Ce sera une fin de saison pleine de rebondissements, vous vous en doutez. Je publierai « Autonécrographie, positive ! », mes souvenirs à quatre grands-pères, en kindle et en grande liberté. J’ai vraiment choisi ce format d’édition, car il permet une totale autonomie dans la conduite du projet. Quant à Phil Mazelot, dont la troisième enquête est presque bouclée, il cherche un éditeur audacieux pour ses aventures, dont la première sera certainement rebaptisée, et, comme diraient les bons publicitaires : « Ne vous fiez pas aux titres ! ». Vous avez été la première à en faire une magnifique chronique ! Si je ne trouve pas de partenaire d’ici le mois de juin 2014, je publierai là-aussi en totale maîtrise. Enfin, je me suis penché sur le sentiment amoureux après 80 ans. Les maux de la fin, comme j’aime à les décrire. Dans « Hospice and Love, pour l’éternité », vous ferez la connaissance d’Armand Bouzies et de ses petites misères, se retrouvant plongé dans une magnifique histoire d’amour, à laquelle on ne croit plus guère à l’hiver de la vie. Je vous rassure, c’est lucide, mais toujours traité avec une pointe d’humour ! Ce roman achevé, qui en appellera d’autres, est basé sur une interrogation simple, que j’ai si souvent entendue chez les octos/nonas : « Pourquoi nous fait-on vivre si vieux ? ». Si je n’ai pas la réponse générique, je pense toutefois qu’il y a plusieurs vies dans une vie, et, de fait, souvent, plusieurs morts aussi, des passages… Et des moments de l’existence plus douloureux encore, quand on ne « s’appartient plus ». Mieux vaut en rire, on n’en sortira pas vivant de toute façon !

Isa:  Vous aimez écrire, avez-vous d’autres passions dans la vie ?
Je suis un homme qui s’ennuie en dix secondes chrono. À la onzième, je me passionne pour un truc qui me tombe sous les yeux, j’en fais le tour, j’analyse…Et après, je m’emmerde à nouveau. En plus de quarante ans d’ennui constructif, j’arrive à tenir des conversations variées à table, mais ça fait parfois de longues journées, y compris pour l’entourage. Dans neuf secondes, on se rappelle et je vous confie quelle est ma nouvelle passion.

Isa:  Pour continuer, je vous donne l’opportunité de donner envie aux lecteurs qui ne vous connaissent pas de découvrir votre bouquin. C’est à vous de jouer pour un petit instant pub.
Comme beaucoup d’auteurs, je ne sais pas me vendre. Je dirai simplement aux amis Belges et francophones que la vie est si courte, si rapide ! Tout passe d’un trait. Alors, autant que ce soit sur un trait d’esprit. Au grand soir, peut-être nous restera-t-il une idée souriante de notre séjour. Je n’écris que pour ça. Le reste importe si peu !

Isa:  Pour terminer vous prêteriez-vous au jeu de réaliser un petit portrait chinois réalisé par mes soins ? Dites nous qui vous seriez, si vous étiez :
  • Un personnage de BD ? Le capitaine Haddock.
  • Un poète ? Jacques Prévert.
  • Un personnage de dessin animé ? Baloo.
  • Un acteur ? Philippe Noiret.
  • Un chanteur ? Jacques Brel.
  • Une chanson ? Édith Piaf, « Dans ma Rue », paroles de Jacques Datin, 1946.
  • Un film ? « Une époque formidable », en 1991, en 2001, en 2011...
  • Une série ? J’hésite entre « Palace » et « Six feet under », joker !
  • Un animal ? Un chien, avec Raymond en second prénom.
  • Un endroit ? La mer bleue, verte, turquoise, qu’importe ! Et, à défaut, chaque soir, ma baignoire avec de l’Obao Blue Lagoon.
Isa: Je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre à ces questions.
C’est moi qui vous remercie, Isabelle, et je salue tous vos fidèles lecteurs !




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